Lieu incontournable de la vie maritime sablaise, le Centre de Marée est un acteur dynamique de l’économie sablaise.
Classée 4ème au niveau national sur le plan de la valeur, les sablais(es) continuent à surnommer cet endroit « la Criée » en raison de la vente du poisson qui s’exerçait autrefois uniquement à la voix.
Retour sur son histoire…
C’est le 1er mai 1833 que s’est ouverte la toute 1ère poissonnerie des Sables d’Olonne. Située sur le quai, face au port, à l’emplacement de l’actuel immeuble Franqueville, elle fut le premier édifice consacré entièrement à la vente du poisson.
A la fin du 19e siècle, la ville prit la décision de construire sur le même emplacement un tout nouveau bâtiment, plus grand, et dans le goût de l’époque. Pour les Sables d’Olonne, il s’agissait d’une période charnière : l’essor du port grâce à la pêche à la sardine et au thon allait de pair avec celui de la station balnéaire. Cela engendra de profondes mutations dans la proximité de la poissonnerie : le percement de la rue Bisson pour relier le port et la plage, construction du marché des halles centrales, l’implantation des conserveries de poissons…
Émile Bellanger, architecte de la ville, fut en charge de la réalisation d’ une grande halle de plus de 2200m² d’espace ouvert, faisant la part belle à la charpente métallique et aux verrières.
Cette seconde poissonnerie fut inaugurée le 1er juin 1885 et comportait 34 cases à marée, des bureaux et un réservoir d’eau de mer de 30m². Plus tard, en 1920, elle fut modernisée, et surtout, électrifiée par l’architecte Charles Smolski. Le poisson débarqué était alors étalé sur des tables et vendu en criant les prix « à l’encan », c’est-à-dire aux enchères, au plus offrant.
A partir de 1888, une gare maritime fut installée, en face, sur le « quai de la Poissonnerie », et un train de marée assurait la livraison en direction de Paris jusqu’à la fin des années 1950.
De façon plus anecdotique, dans les années 1950, des combats de catchs se déroulaient dans la poissonnerie ! Ils étaient organisés par le fameux club « des Tigres Vendéens » (aujourd’hui TVEC 85 Les Sables d'Olonne)
Les années 1960 sonnèrent le glas pour l’ancienne poissonnerie.
Dès 1956, la municipalité de Charles Rousseau décida de la construction d’un nouveau « centre de marée », plus grand, avec un quai de 150 m avec 8 grues pour le débarquement de la pêche. L’emplacement choisi fut celui de l’ancien pont des chasses reliant le port de commerce et les Sables d’Olonne dans le fond du port et une partie des marais furent comblés pour y installer le parking de la Criée.
Le nouveau centre de marée fut inauguré par le ministre des travaux publics, Mr Robert Biron le 10 septembre 1961, et la municipalité confia sa gestion à la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée.
C’est donc à cette date que l’ancienne poissonnerie cessa toute activité. Le bâtiment fut détruit en 1967 pour permettre la construction des immeubles : « Le Franqueville et la Corolle ».
La même année fut inaugurée la poissonnerie « Pilote » à l’entrée du quai Franqueville. Elle permit d’ouvrir la vente de poisson, au détail, à la population. Elle a fait l’objet d’une refonte complète en 2007 dans un style inspiré des halles métalliques de la fin du 19e siècle comme un écho admiratif de l’ancienne poissonnerie.
En 2022, la criée sablaise se classe première de Vendée et 4ème criée de France en valeur. Depuis Septembre 2021, le centre de marée bénéficie d’une complète restructuration et d’un agrandissement de 7500 m² dans le cadre du projet « Vendée Pêche ». Il dispose de 21 cases de marées agréées (de 105 à 340 m²), d’une grande chambre froide accessible 24h sur 24 et 7 viviers à crustacés. Chaque matin dès 4h15, 92 acheteurs agréés participent aux deux ventes informatisées.
Si vous souhaitez assister à la vente et tout connaître sur la vie du centre de marée, suivez les visites de la Criée organisées par l’association Meravenir.
Née aux Sables-d’Olonne, elle se passionne très tôt pour l’histoire et le patrimoine.
Passionnée d’architecture, elle a mis en place de nombreuses visites guidées destinées à mettre en valeur le patrimoine local, en cherchant toujours à lier le bâti et l’humain.