Interdiction de la pêche de l'anguille

Monsieur le Ministre,

Interdire la pêche à l’anguille aujourd’hui, c’est balayer d’un revers de manche 17 siècles d’histoire et c’est courir le risque de perdre l’adhésion de nombreux propriétaires qui pratiquent cette activité familiale, ancestrale.

En juin dernier j’avais déjà saisi le gouvernement sur le sujet, sans réponse.

C’est pourquoi les élus du littoral vendéen souhaitent attirer votre attention et mériter votre action. Nos marais seraient-ils condamnés à devenir des zones en friche, sans vie et sans âme ?

Non, ce n’est pas vrai de dire que les Vendéens dédaignent leur marais, eux qui y puisent depuis des génération le sel d’une culture inimitable et dont ils sont si fiers. Creusés autrefois par l’homme et pour
l’homme dès le IVème siècle, nos marais vendéens sont les jardins et réceptacles d’un carbone bleu inestimable, d’une diversité animale et végétale, foisonnante et absolument unique.

Interdire la pêche à l’anguille, c’est balayer d’un revers de manche l’équilibre de ces multiples écosystèmes, suspendu à la parfaite complémentarité entre la main de l’homme et l’épanouissement de la nature, que 17 siècles d’histoire ont façonnés.

Les marais sont l’objet d’un engagement patient et vertueux de la part des maraîchins, un engagement qui conditionne l’équilibre d’un environnement qu’ils aiment, qu’ils soignent, et dans lequel se plaît à évoluer l’anguille avant de retourner en pleine mer. Ce poisson emblématique, mais encore bien mystérieux, mériterait par ailleurs une étude approfondie, réclamée par tous, pour que soient mieux connues les populations d’anguilles qui habitent nos marais.

C'est pourquoi, au nom du bon sens, permettez-moi de vous demander la modification de l'arrêté ministériel du 9 mars 2023 (art.4), pour que vivent nos traditions littorales, pour que vive encore longtemps l’anguille jaune atlantique !

 

Yannick MOREAU
Président de l’A.N.E.L.
Maire des Sables d’Olonne