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Site officiel de la Commune nouvelle des Sables d'Olonne

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La Cabaude

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La Cabaude est, selon l'historien local Renaud de la Faverie, un toponyme que l'on peut trouver dans tous les ports de France, puisque, dit-il, "c'est en arrière port, un lieu-bas et fangeux, où l'on amarre les petits bateaux, où l'on pêche quelquefois" (Olona, Histoire des Sables-d'Olonne, Les Origines).

En ce qui concerne le port des Sables, ce terme est présent dans de nombreux documents du XVIIIème siècle. Ainsi, en 1706, sur le "plan de la ville et du port des Sables-d'Olonne et des batteries qui en défendent l'entrée" de De Loguinière, on trouve la mention de "l'île de sable nommée la Cabaude qui forme le port et qui couvre sous les gros d'eau". Le chroniqueur chaumois Collinet, dans ses mémoires, fait également référence à la Cabaude : "Le 21 février (1746), la mer et les vents poussèrent les navires sur le haut des sablières appelées Cabaude, qui sont au Nord de la ville. Un navire lübecquois [...] fut entraîné par le vent en la marée, au lieu appelé le Trou-d'Enfer, à dix toises du marais de la Cabaude" (CVRH, Manuscrits de Collinet, Les Sables au temps de la grande pêche). De son côté, le Conseil municipal du 26 mars 1783 indique "qu'il manque des pieux d'amarrage du côté de la Cabaude, de la Ville et de La Chaume". Trois ans plus tard, la municipalité demande que "les navires soient placés du côté de la Cabaude" afin d'opérer les fumigations nécessaires pour la destruction des rats et des souris qui infestent les bateaux.

En 1825, dans les registres de correspondance de la commune, nous trouvons une intéressante mention du lieu après la "découverte de mâts enfouis à l'intérieur de ce port et vulgairement appelé la Cabaude". L'auteur de la lettre explique alors que c'est une vasière dans le port où les négociants, de temps immémorial, enfouissaient les mâtures pour leur conservation jusqu'à ce qu'ils en trouvent l'emploi.

Avec les grands travaux du port au XIXème siècle, la Cabaude va être entièrement aménagée, notamment avec la construction des quais entre 1846 et 1853. La mise en service du bassin à flot intervient quant à elle un peu plus tard en 1873.

Reliant la Cabaude à La Chaume, les nouvelles écluses de chasses surmontées d'une passerelle puis d'un pont vont permettre la liaison routière entre Les Sables et La Chaume jusqu'en 1978, date de la destruction du pont.

À partir de 1870, les chantiers sablais de construction navale, Pitra, Chauffeteau et Guignardeau, s'établissent sur la Cabaude. D'autres constructeurs leur emboîtent le pas au siècle suivant : Nauleau, Nauban, Chaigneau, Batifort, Bernard, Friconneau, Pouvreau, Union et Travail, Ateliers du Bastion, Kirié et Ocea.

En 1894, les Ponts et Chaussées décident d'établir l'abri du canot de sauvetage à l'extrémité de la Cabaude, face à La Chaume. Cette station va y demeurer jusqu'en 1988, date de son transfert à Port Olona.

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À la fin du XIXème siècle, le port de commerce se spécialise dans l'importation de combustible (charbon, pétrole), de bois de construction pour les chantiers navals et de rogue pour la pêche à la sardine.

C'est ainsi que l'usine de charbonnage Blanzy Ouest s'installe sur la Cabaude en 1883, suivie par Pajarola trente ans plus tard. Ces deux usines de charbon fusionnent en 1958 pour former la SAMCO qui va fermer définitivement ses portes en 1982. Soucieuse de la santé des ouvriers de la Cabaude, la Ville fait construire avant la Première Guerre mondiale un abri ainsi qu'un fourneau alimentaire pour les travailleurs charbonniers et déchargeurs de bateaux.

Afin de favoriser le transport des marchandises, une voie ferrée est mise en service en 1896 sur le quai Sud du bassin à flot. Elle reste en fonctionnement jusqu'en mai 2004.

La création de la glacière Tesson remonte pour sa part à l'année 1919. Elle est remplacée par le complexe frigorifique de la société Tesson-Sofrica inauguré en 1963.

L'édification des silos à grains de la Cavac en 1937 accompagne la croissance de l'exportation des céréales à partir du port des Sables. c'est de cette époque que date également l'implantation de la coopérative "Avenir de l'Entente Cordiale", spécialisée dans l'avitaillement des bateaux (rogue, tourteaux, carburants, etc.) puis dans la fabrique de glace en paillettes pour les marins pêcheurs.

À la demande du Syndicat professionnel des armateurs et marins pêcheurs, l'École des Pêches s'installe elle aussi à la Cabaude en 1948. Elle compte alors plus de 75 élèves préparant le brevet de patron de pêche ou le certificat de capacité, sans compter les mousses. Elle est remplacée en 1993 par le nouveau Centre de Formation aux Métiers de la Mer.

Les chais des marins sont transférés sur la Cabaude en 1967. Ils sont déménagés à la Sablière en 2008. Un grand projet de port à sec en lieu et place des anciens chais est actuellement à l'étude.

Les cales des chantiers de la Cabaude sont équipés d'un nouveau slipway en 1973. Celui ci est supprimé en 2007 pour faire place au nouvel élévateur de bateau de 500 tonnes.

L'entreprise vendéenne PRB s'implante à son tour sur la Cabaude en faisant ériger deux silos pour le ciment en 1999.

Au cours du siècle passé et parallèlement au développement économique du port de commerce, la Cabaude connaît également de nombreux sinistres, comme en 1906 avec l'incendie de Blanzy Ouest, puis le 28 septembre 1945 avec celui des chantiers de construction navale Chauffeteau. En 1956, c'est au tour de la station de stockage de goudron des Ponts-et-Chaussées d'être la proie des flammes. Le dernier incendie en date remonte aux années 1977 et 1978 avec la destruction des entrepôts de SIO Bois. Mais l'une des plus importantes reste le dynamitage des portes du bassin à flot par les troupes d'Occupation dans la nuit du 27 au 28 août 1944, la réparation définitive n'intervenant qu'en 1964.
 
À titre anecdotique, le vocabulaire chaumois s'est aussi approprié le mot "Cabaude" en lui associant le terme de "grignou", comme nous le rappelle Michel Laurent : "Le grignou est un pauvre hère, individu mal vêtu et sale, qui traîne sa misère à en faire pitié. Le mot grignou est abondamment utilisé. Mais le pire des grignous est le "grignou d'La Cabaude"" (Le Petit Chaumois Illustré).




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